La quatrième session en bref : Convention Métropolitaine pour le Climat.

Une quatrième session pour échanger sur le diagnostic et les priorités
Les 13 et 14 décembre derniers ont marqué la quatrième session de la Convention climat. Cette avant dernière séance, fait suite aux auditions d’acteurs de terrain (session 3). Elle avait pour but de valider et enrichir les grandes lignes de l’Avis citoyen avant sa finalisation définitive en janvier. Les 110 membres de la Convention ont travaillé pour la majorité du temps lors du week-end, en sous-groupe thématique : solidarité, lieux de vie et activité.
Ce sera seulement en session 5 en janvier que les aux membres pourrons prendre connaissance et enrichir le travail des autres thématiques.
Pour l’heure en session 4, leur mission est : valider le diagnostic issu de leurs précédentes réflexions. Dans la deuxième partie de soirée, les Conventionnels sont invités à agrémenter les priorités d’adaptation à la chaleur identifiées en session 2 et 3.
Samedi matin : plusieurs interventions sur le Financement de l’adaptation et la Stratégie Adaptation de la ville de Paris
Après le traditionnel petit-déjeuner, très apprécié des Conventionnels, trois intervenants partagent auprès de l’Assemblée leur expertise sur les stratégies d’adaptation à la chaleur. Vivian Despoues, de l’Institut de l’Économie pour le climat, partage son regard sur les enjeux de financement des mesures d’adaptation. Julie Roussel, responsable du service Adaptation de la ville de Paris, présente ensuite la stratégie d’adaptation au changement climatique de la ville de Paris. Quant à Mathieu Saujot, de l’Institut du développement durable et des relations internationales, ce dernier met en avant les impacts à venir de la chaleur sur nos modes de vie.
Les questions aux intervenants fusent : tant sur l’enjeu de réduction des consommations d’eau, sur l’intérêt de la végétalisation en ville ou encore pour connaître les coûts en matière de financement de l’adaptation. Les membres de la convention auraient souhaité continuer les échanges, mais d’autres intervenants sont attendus en seconde partie de la matinée.
« L’adaptation à la chaleur n’est pas gratuite et se chiffre en milliards d’euros pour la collectivité, les entreprises et les habitants » -Vivian Despoues
Samedi matin : un temps d’échange et de débats avec les experts et les élus sur les priorités identifiées par la Convention Citoyenne
Pour améliorer l’Avis de l’Assemblée, plusieurs experts et vice-présidents de la Métropole ont été invités à relire les priorités en cours de travail de l’Avis Citoyen. Ils viennent débattre et échanger sur les premières pistes évoquées par les membres.
Pour l’axe Activités étaient présents l’Inspection du Travail du Rhône, l’ANACT (l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) et Emeline Baume, Vice-Présidente à l’économie, au numérique et à la commande publique !
« L’équité entre les secteurs professionnels n’est pas possible. Il faudra répondre aux besoins essentiels des activités qui ne peuvent pass être arrêtées. Qui bénéfice en priorité de l’eau ? Qui bénéficie en priorité de l’électricité ? » -DREETS
Au cœur des discussions : l’enjeu d’améliorer la prise en compte de la chaleur au sein des entreprises, pour que les risques pesant sur la santé des employés soient davantage reconnus et pris en compte. De vifs débats – laissant entrevoir d’importants désaccords – divisent la salle quant au partage des responsabilités entre travailleurs, entreprises, Métropole et l’État. En revanche, un consensus semble émerger pour inviter chaque acteur à participer à l’effort commun afin d’adapter les conditions de travail.
Pour l’axe Solidarités et Santé, étaient présents : France Ville Durable, ainsi que trois Vice-présidents de la Métropole de Lyon : Laurence Boffet en charge de la participation et des initiatives citoyennes, Lucie Vacher à l’enfance, la famille et la jeunesse et Pascal Banchard en charge de la santé, des personnes âgées et du handicap.
Les discussions mettent en avant des exemples concrets de solidarité, comme les aides spontanées et/ou organisées pour les personnes isolées pendant le COVID, et insistent sur la nécessité de structurer ce lien social de manière
durable par des lieux ou des incitations à ce que les citoyens s’investissent.
Cependant, la pertinence et la faisabilité de certaines solutions à mettre en œuvre ont été discutées : comme la création de zones de fraicheur, la valorisation des sous-sols comme espaces frais, la promotion de la solidarité pour lutter contre l’isolement et les défis du logement.
Pour l’axe lieux de vie, étaient présents : le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA), Pierre Athanaze, vice-président à l’environnement, à la protection animale et à la prévention des risques et Béatrice Vessiller, vice-présidente à l’urbanisme et au cadre de vie.
Plusieurs questions portent sur l’efficacité et l’impact des actions de végétalisation : sur les toits, les façades et dans les espaces publics et d’autres sur les règlementations urbaines des constructions pour s’adapter au confort d’été. Enfin, la mutualisation d’espaces communs de fraicheur dans les immeubles a fait l’objet de débats : quels sont les limites et les avantages ?
Samedi après-midi : approfondissement et débats autour des priorités face à la chaleur
Après une pause déjeuner bien appréciée, chacune des priorités d’adaptation est discutée dans chaque sous-groupe thématique.
Les 110 membres de la Convention ne forment pas un tout homogène, et ce temps de travail a été l’occasion de débattre, de faire émerger des dissensus. Parmi les débats, il est relevé sur l’axe Lieux de vie les questions suivantes : faut-il ouvrir les jardins publics de proximité la nuit en période de fortes chaleurs ? Devons-nous contraindre davantage les propriétaires individuels à la rénovation énergétique de leurs logements ? En termes de Solidarités : faut-il envisager une valorisation monétaire du bénévolat ? Jusqu’où doit aller la puissance publique dans son rôle d’accompagnement des habitants pour une justice sociale ? Enfin, concernant la poursuite des activités économiques, culturelles et sportives : l’adaptation des horaires de travail est-elle une solution viable ? Faut-il impliquer le secteur privé dans l’effort d’adaptation, et si oui, comment ?
Des divergences d’opinions s’expriment et laissent entrevoir la difficulté de consensus. L’avis Citoyen fera état de ces désaccords.
Une dernière session pour finaliser l’Avis Citoyen
La session 5 – prévue les 17 et 18 janvier – sera l’ultime étape du mandat : celle de l’écriture de l’Avis de l’Assemblée ! Pour les Conventionnels, réunis en grands groupes, ils finaliseront leur Avis Citoyen pour répondre à la question posée lors du mandat.
« Quelles doivent être les priorités pour guider l’adaptation de notre territoire à des conditions climatiques plus difficiles, en particulier face aux aléas liés à la chaleur ? »
Le rendez-vous est donné à l’Hôtel de la Métropole le vendredi 17 janvier à partir de 17h30 pour clôturer la convention, et écrire les priorités d’adaptation à envisager, afin que la Métropole soit un territoire adapté et résilient à la chaleur en 2050.
Une fois remis aux élus métropolitains, l’Avis de la Convention permettra ensuite d’enrichir le volet Adaptation du Plan Climat de la Métropole de Lyon (PCAET), en cours de révision !
Accéder à la synthèse complète en ligne
Photos : © Métropole de Lyon – Jeremy SUYKER – Item