Le « Donut » : limites planétaires et besoins essentiels

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Samedi 14 septembre, Noémie Paté, maîtresse de conférences en sociologie, explique les notions de limites planétaires aux membres de la Convention Métropolitaine pour le Climat pour leur faire prendre conscience des enjeux climatiques. Elle explique notamment la théorie du Donut, un modèle économique dans lequel les besoins humains et l’environnement pourraient s’épanouir sans se nuire. Retour sur son intervention, en 5 idées-clés !


  • Les 9 limites planétaires sont des limites (seuils) à l’échelle mondiale qui, si elles sont dépassées par les activités humaines, peuvent provoquer des changements environnementaux catastrophiques. Aujourd’hui, 6 des 9 limites planétaires ont été franchies. 
    On peut citer :
    • la concentration atmosphérique en CO2 (le changement climatique) 
    • l’érosion de la biodiversité (taux d’extinction multiplié par 1000 dans certaines zones) 
    • le changement d’usages des sols (chaque année, le monde détruit l’équivalent de 7 fois la France en forêt) 
    • l’utilisation et le cycle de l’eau douce (à l’échelle du monde et de la France, l’eau est une ressource rare et sa répartition fait l’objet de conflits) 
    • la perturbation des cycles de l’azote et du phosphore et les nouvelles pollutions chimiques (l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère).

    La prochaine limite, celle de l’acidification des océans, va être bientôt dépassée.


  • La théorie du donut : théorisée en 2018 par l’économiste anglaise Kate Raworth, elle propose un autre modèle économique dans lequel les besoins humains et l’environnement pourraient s’épanouir sans se nuire. 3 éléments composent cette théorie : 
    • le plafond supérieur (en bleu) représente les 9 limites planétaires à ne pas dépasser.
    • Le plancher inférieur représente les 12 besoins sociaux de base pour assurer l’épanouissement de toutes et tous.
    • Entre les deux se situe un espace juste pour toutes et tous en respectant notre planète. Aucune nation ne vit dans l’espace de ce « donut » aujourd’hui : les besoins sociaux ne sont pas atteints et les limites planétaires sont dépassées.


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  • Les émissions de carbone sont proportionnelles à la richesse : on observe que les plus grands consommateurs sont les plus riches. La responsabilité incombe aux pays les plus riches. 10% des pays les plus riches concentrent la moitié des émissions à effet de serre.


  • Les plus exposés au changement climatique, sont les moins responsables et ont les plus faibles capacités d’adaptation : il s’agit en particulier des personnes aux revenus modestes notamment les migrants, les femmes, les personnes âgées, les personnes en situation d’handicap, les travailleurs exposés à la chaleur.


  • Les migrations pour le réchauffement climatique sont essentiellement internes aux pays concernés. Si un autre critère comme l’économie est rajouté à une raison de migration climatique, ces migrations deviennent internationales. Par exemple, un agriculteur en Afrique qui ne peut plus produire à cause de la sécheresse va d’abord migrer dans la capitale de son pays pour trouver un emploi. S’il ne trouve pas de travail, il envisagera une migration internationale.



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