Le territoire de la métropole : quelles vulnérabilités face au changement climatique, et plus particulièrement, quel impact de l’aléa chaleur ?

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Vendredi 11 octobre, la Convention Métropolitaine pour le climat a accueilli l’intervention d’Aurore Cambien, chargée de mission Transition & Résilience à la Métropole de Lyon.

Cette intervention visait à sensibiliser les membres aux vulnérabilités liées au changement climatique, en mettant l’accent sur l’impact de l’aléa chaleur.

En trois temps, Aurore Cambien a détaillé :

  • les effets du changement climatique sur le territoire métropolitain,
  • les principaux enjeux d’adaptation,
  • et un point central sur les fortes chaleurs : pourquoi est-ce un sujet préoccupant ? pourquoi ce sujet demande une attention collective ?

Dans cet article, retour sur l’intervention à travers quatre points clés : 

  • Le territoire de la métropole a déjà connu une augmentation de 2°C au cours des 50 dernières années. Dans un contexte où les étés seront de plus en plus chauds, des « nuits tropicales » et des périodes de sécheresse deviendront courantes. Cela implique de se préparer à un avenir incertain en adoptant une approche d’adaptation qui reste valable même dans les scénarios les plus pessimistes.


Le réchauffement est déjà très marqué : +2°C en 50 ans !

Évolution de la température moyenne mesurée à la station Météo France de Lyon-Bron


  • Ces changements vont impacter tous les domaines de la vie des habitants : les ressources en air, en eau, la biodiversité, la santé globale et l’énergie seront fortement affectées. Des changements dans la répartition des espèces sont à prévoir, avec notamment l’apparition de nouveaux nuisibles comme l’ambroisie et le moustique tigre. Le secteur agricole, en première ligne, sera confronté à des cycles de culture modifiés, des vendanges précoces (déjà d’actualité), une baisse des rendements et des maladies plus fréquentes. À un niveau plus global, l’économie devra faire face à une productivité réduite en raison des fortes chaleurs, impactant la santé et la productivité des travailleurs.

  • Le bâti, les espaces publics et les parcs seront touchés par des phénomènes comme le gonflement du béton, le vieillissement prématuré et une usure accrue. Bien que les réseaux d’énergie et de télécommunication soient robustes, ils sont essentiels à d’autres systèmes, ce qui crée un risque d’effet domino en cas de défaillance (risque de surchauffe des infrastructures).

  • Une augmentation des températures de 4°C impacterait tous les aspects de la vie : en particulier la santé, avec des risques accrus de maladies liées à la chaleur et une surcharge des structures de santé comme les hôpitaux et les EHPAD. Les populations vulnérables, notamment les personnes âgées dans les zones denses, seront particulièrement exposées. Les zones présentant une vulnérabilité élevée abritent 40 à 50 % de la population pendant les vagues de chaleur.


Les personnes fragiles : Il s'agit des personnes dont l'état de santé, l'évènement de vie, ou l'âge les rend plus à risque. personnes âgées, femmes enceintes, enfants en bas âge (moins de 6 ans), Personnes en situation de handicap, personnes prenant certains médicaments qui peuvent majorer les effets de la chaleur ou gêner l'adaptation de l'organisme. Les populations surexposées : Il s'agit des personnes dont les conditions de vie ou de travail, le comportement ou l'environnement les rend plus à risque : personnes précaires, sans abri, personnes vivant en squats, campements, bidonvilles et aires d'accueil non équipées, personnes vivant dans des conditions d'isolement, personnes vivant dans des logements mal isolés thermiquement, personnes vivant en milieu urbain dense, à fortiori lorsqu'il y existe des ilots de chaleur, travailleurs exposés à la chaleur, à l'extérieur ou dans une ambiance chaude à l'intérieur, sportifs, notamment de plein air, dont les efforts physiques intenses et prolongés les rendent vulnérables à la chaleur, populations exposées à des épisodes de pollution de l'air ambiant, détenus