La deuxième session en bref : Convention Métropolitaine pour le Climat.
Une deuxième session pour se projeter dans un avenir marqué par de fortes chaleurs
Les 11 et 12 octobre derniers, les membres de la Convention répondaient présents, à l’hôtel de la Métropole de Lyon, pour leur deuxième session de travail.
Le plaisir de se retrouver se lit sur les visages, l’hémicycle se remplit petit à petit et certains groupes, se recréent, naturellement au gré des affinités ou encore par le réflexe de se remettre à « sa » place, occupée lors de la session 1 ! Certains sont venus avec leur carnet de bord. Les plus consciencieux ont imprimé le compte rendu de la séance précédente. Les discussions reprennent naturellement entre les membres, avant même la reprise des travaux.
Comprendre tous les impacts de la chaleur et son vécu différencié au sein de la population
En séance 1, la Convention s’était progressivement familiarisée avec le phénomène de changement climatique et des actions à mener pour l’atténuer. Avec la séance 2, elle est entrée au coeur de la question qui lui est posée en zoomant sur la nécessité de s’adapter à un climat qui va inexorablement évoluer et, en particulier, avec des vagues de chaleur de plus en plus fortes et fréquentes.
La séquence du vendredi soir s’est ainsi ouverte par un nouveau temps d’information. Les services de la Métropole y ont présenté le diagnostic des vulnérabilités du territoire face au changement climatique. Cela fut l’occasion, pour les services, de rappeler en quoi la chaleur va impacter tous les domaines de la vie des habitants : la qualité de l’air, la disponibilité et la qualité de la ressource en eau, la production d’énergie, mais aussi la biodiversité, le secteur agricole ou encore le système de santé… Il en ressort notamment que certains territoires de la Métropole sont plus exposés que d’autres en été : en fonction des espaces publics et des parcs à disposition, mais aussi de la densité du bâti et des matériaux de construction.
Cette présentation a ensuite été complétée par la restitution de différentes études sur les différences de vécu face à la chaleur. Ont été présentés tout d’abord les résultats d’une enquête statistique sur les pratiques et perceptions des Grand-Lyonnais, lors de périodes de fortes chaleurs. Ensuite, les enseignements de travaux de recherche menés entre 2020 et 2021 à Saint-Priest par Malou Allagnat, docteure en géographie sociale, ont été partagés. Une diversité de témoignages d’habitants a été présentée au travers d’un podcast, restituant plusieurs entretiens de la chercheuse avec divers profils d’habitants : un locataire d’un logement social, un couple de propriétaires vivant dans une barre d’immeuble, ou encore un couple propriétaire d’une maison individuelle. Le podcast illustre à l’échelle des habitants d’une même commune -, l’existence d’inégalités socio-environnementales, en partie liées au type de logement, au profil des habitants ou encore au genre.
Des différences de vécus également parmi les membres de la Convention qui ont permis d’ouvrir le débat
Ces éclairages ont été l’occasion pour les membres de la Convention de réagir en fonction de leurs propres expériences. Certains se sont dits « chanceux » d’habiter dans des territoires plus préservés de la chaleur. D’autres ont estimé que la chaleur restait encore largement supportable. D’autres encore ont mis l’accent sur la responsabilité de chacun quant à ses choix de vie et de lieu d’habitation… Ce qui n’a pas manqué de dynamiser le débat sur la capacité de tous à réellement pouvoir choisir ses conditions de vie ! La séquence a ainsi permis l’expression de visions différentes sur la responsabilité individuelle, la solidarité et la cohésion à rechercher… Elle a également été l’occasion de commencer à questionner le rôle des pouvoirs publics pour accélérer l’adaptation du territoire, leurs leviers d’action, mais aussi leurs limites, notamment budgétaires.
Après ces échanges, s’ajoutant à une semaine pour beaucoup déjà bien occupée par leur travail, leur étude et leur vie de famille, la fatigue a commencé à poindre sur certains visages et la soirée s’est terminée autour d’un temps convivial pour les plus en forme.
Un atelier d’écriture samedi matin, pour se projeter dans une année 2054 marquée par la chaleur
Samedi matin, changement de lieu : la Convention a pris ses quartiers dans les locaux de Science Po. Ce fut également un changement d’époque puisqu’il a été proposé aux participantes et participants de se projeter dans le futur. Le principe est simple : par petits groupes, les membres ont reçu comme point de départ la description d’une situation se passant en 2054 et montrant un exemple d’adaptation à la chaleur. Un personnage, décrit en quelques lignes, leur est également donné. Ensuite, place à la discussion et à la créativité pour imaginer comment ce personnage évolue dans cette situation. Pour corser un peu le jeu, un nouveau personnage est introduit dans un 2e temps apportant un autre point de vue.
La créativité des membres a été au rendez-vous ! On peut évoquer parmi les récits collectifs celui mettant en scène Vero, qui utilise les équipements mis à disposition dans les rues pour lutter contre les effets du pollen, ou encore Aka qui utilise une clim mobile pour se balader ! Kevin, quant à lui, a créé des installations pour permettre aux habitants de pratiquer du sport la nuit ! On peut également évoquer Jérôme, qui se plaint à son travail de la gêne occasionnée par le bruit que fait la crèche animalière et le brumisateur. Heureusement, dans un autre récit, il existe des sentinelles qui assument au sein des entreprises un rôle de délégués en charge de la chaleur, pour le bien-être des salariés !
Par leur diversité, ces histoires rédigées à plusieurs mains incarnent différentes façons d’imaginer la vie en 2054. Les scénarios proposés s’avèrent variés et riches. Tous, soulignent que des efforts d’adaptation semblent possibles : souhaitables et joyeux pour certains, ils sont difficilement acceptables pour d’autres. Plus que les « solutions » mises en avant dans ces récits, leur présentation croisée a permis de faire ressortir des premiers principes ou leviers largement partagés… et d’autres beaucoup plus discutés ! Par exemple, des lignes de débat sont apparues dans les différences de place donnée à l’entraide, au progrès technologique et au rôle des pouvoirs publics ou encore à celui du bénévolat… Le débat ne fait que commencer !
L’Assemblée de l’Eau encourage la Convention métropolitaine !
Après une pause déjeuner bien méritée, un « café inspirant » a été organisé avec le retour d’expérience d’une représentante de l’Assemblée des Usagers de l’Eau. Cette Assemblée est une autre démarche de participation citoyenne mise en place par la Métropole pour traiter des questions liées à l’eau. Elle a ainsi pu témoigner du travail collectif mené et des résultats obtenus, par exemple avec une reprise par la Métropole de l’essentiel des propositions faites pour la nouvelle tarification de l’eau potable qui sera en vigueur le 1er janvier prochain. Ce témoignage se voulait ainsi un encouragement de citoyens à citoyens !
Trois groupes thématiques pour creuser les questions d’adaptation à la chaleur
À l’issue de la première session, un premier panorama des impacts du changement climatique a été esquissé, à partir duquel ont été constitués 3 axes de travail structurants : « Activités », « Lieux de vie », « Solidarités ». Pour approfondir chacun de ces axes, 3 groupes – représentatifs de la diversité des profils au sein de la Convention, ayant vocation à travailler ensemble tout au long du processus – ont été créés.
Le samedi après-midi, les enjeux propres à chacune des trois thématiques ont été synthétisés par des représentantes des services de la Métropole. Quels enjeux clés sont identifiés pour l’adaptation des lieux de vie, des activités du territoire et des solidarités ? Comment l’action de la Métropole intègre-t-elle déjà ces enjeux ?
Quelles questions investiguer en priorité ?
L’après-midi a été studieuse dans chaque groupe. Dans un premier temps, un « débat mouvant » a été organisé autour de plusieurs questions directrices destinées à faire ressortir les sujets de débat entre les membres de la Convention. Par exemple, « mes activités professionnelles, culturelles, sportives sontelles adaptées et adaptables à la chaleur ? », « sommes-nous suffisamment organisés pour supporter les vagues de chaleur ? Pour rester solidaires ? ». Ces premiers éléments assez spontanés ont ensuite été travaillés en petits sousgroupes pour chaque thématique. À partir d’une question plus précise, les participantes et participants ont été invités à pointer de manière argumentée et collective ce qu’il leur paraissait important d’investiguer dans les prochaines séances. De quoi alimenter l’équipe d’animation pour préparer la séance 3 de la Convention qui aura lieu les 15 et 16 novembre prochains. Les membres de la Convention partiront alors dans les territoires métropolitains à la rencontre d’acteurs de terrain.
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